|
||
Il n'aurait fallu
(poème d'Aragon) Il n'aurait fallu Qu'un moment de plus Pour que la mort vienne Mais une main nue Alors est venue Qui a pris la mienne Qui donc a rendu Leurs couleurs perdues Aux jours aux semaines Sa réalité A l'immense été Des choses humaines Moi qui frémissais Toujours je ne sais De quelle colère Deux bras ont suffi Pour faire à ma vie Un grand collier d'air Rien qu'un mouvement Ce geste en dormant Léger qui me frôle Un souffle posé Moins une rosée Contre mon épaule Un front qui s'appuie A moi dans la nuit Deux grands yeux ouverts Et tout m'a semblé Comme un champ de blé Dans cet univers Un tendre jardin Dans l'herbe où soudain La verveine pousse Et mon coeur défunt Renaît au parfum Qui fait l'ombre douce Il n'aurait fallu Qu'un moment de plus Pour que la mort vienne Mais une main nue Alors est venue Qui a pris la mienne Texte soumis aux Droits d'Auteur - Réservé à un usage privé ou éducatif
|
|
·
· livre
d'or · les arbres · European trees · voyages · 1600 poèmes · Fables de Jean de La Fontaine
· Les passions (récits)
Cette page a mis 0.01 s. à s'exécuter - Conception© 2006 - www.lespassions.fr |